C’est quoi le RGO, comment y remédier ?

C’est quoi le RGO, comment y remédier ?

Les régurgitations sont fréquentes chez le nourrisson et le plus souvent sans conséquences. 

Elles peuvent être toutefois à l’origine de retentissements sur la santé du nourrisson, nécessiter des investigations, des mesures et des traitements adaptés : on parle alors plus volontiers de Reflux Gastro Œsophagiens. 

1- « Docteur, mon bébé vomit tout le temps ! » 

Des vomissements ? 

Commençons par distinguer vomissement et régurgitation. 

Tous les deux correspondent à une extériorisation d’une partie du contenu de l’estomac par la bouche. 

Le vomissement est souvent précédé de nausées et il s’accompagne toujours de contractions de l’abdomen. 

C’est un phénomène que l’on qualifie d’actif et volontaire à l’opposé des régurgitations.

2- « Mon bébé régurgite mais comment savoir si il a du reflux»

Régurgitations et reflux gastro œsophagien, même combat ?

Les régurgitations ou reflux gastro œsophagien externe (RGO) (oui, oui, on parle bien de la même chose) correspondent au passage d’une partie du contenu de l’estomac par la bouche sans effort cette fois.

Ils peuvent être isolés ou associés à un rot.

Tandis que pour le RGO interne (réalité encore discuté dans la communauté scientifique), le contenu passerait de l’estomac vers l’œsophage sans atteindre la bouche, il ne serait donc pas visualisé. 

3- « D’accord mais le reflux c’est grave non, docteur ?»

Physiologique ou pathologique ? Une réponse pas toujours si simple

En réalité, on utilise plus volontiers le terme de régurgitations s’il n’y a pas de retentissement sur le nourrisson et celui de RGO si on décèle des complications. 

Les régurgitations sont très fréquentes chez le nourrisson. Elles sont « normales », banales ou physiologiques et ne sont associées à aucun autre symptôme. L’appétit de bébé est conservé et sa courbe de croissance suit son couloir. Elles ont lieu le plus souvent à la suite de la tétée ou dans les 2 à 3 heures de digestion qui font suite au biberon.

Le RGO-maladie ou pathologique est défini par les sociétés savantes comme une remontée du contenu gastrique provoquant des symptômes « gênants ».

Ses symptômes peuvent se traduire par  : 

  • un retard de croissance ou une stagnation pondérale
  • une œsophagite (inflammation de l’œsophage) avec hématémèse (saignements extériorisée par la bouche), selles sanglantes, anémie (baisse des globules rouges), difficultés alimentaires et pleurs pendant les repas ou en position allongée. 

Du côté extra digestif, on peut retrouver 

  • une toux chronique
  • un stridor (bruit lors de l’inspiration) 
  • des pneumonies (infection des poumons) 
  • des infections ORL récidivantes (otites, asthme)
  • une irritabilité
  • des troubles du sommeil, des apnées 
  • des malaises inexpliqués. 

La distinction entre les deux peut être difficile à faire au cours des premières consultations.  

4- « Pourquoi nous ? »

Un symptôme multifactoriel

On peut incriminer : 

  • L’immaturité du système digestif, avec un œsophage très court et un système anti reflux inefficace.
  • Une alimentation liquide et/ou mixée, en grande proportion par rapport au volume de l’estomac. 
  • Un développement moteur inachevé qui nécessite que l’enfant soit allongé une grande partie de sa journée. 

Et bien d’autres … 

5- « Je me demande s’il ne ferait pas une allergie ? » 

Allergie aux protéines de lait de vache et RGO, une association possible mais loin d’être fréquente

L’APLV peut être une des causes de RGO. Toutefois, l’APLV est bien plus complexe, on peut retrouver la notion de troubles du transit (selles liquides, glaireuses voir sanglantes ou constipation), de troubles cutanés (eczéma, urticaire)…

Seule l’amélioration des symptômes suite à l’éviction TOTALE des PLV nous permettra d’affirmer avec certitude ce diagnostic. 

6- « Vous me conseillez quoi Docteur ? Vous allez me prescrire quelque chose quand même ? »

Des mesures hygiénodiététiques indispensables, un traitement de derniers recours

Le RGO reste un défi, même pour un professionnel expérimenté. 

  • Respecter la capacité gastrique du nourrisson. 

Le besoin de succion est très important chez le nourrisson, pour autant il ne faut pas le confondre avec un besoin de s’alimenter. 

L’estomac de l’enfant a une capacité qui est limitée par sa petite taille et son immaturité. 

Si bébé est suralimenté, aucune mesure ni aucun traitement ne pourront pallier à l’extériorisation du surplus alimentaire.

  • Reconstituer le biberon en suivant les indications 
  • Donner le biberon

Il est préférable que le nourrisson soit en position semi assise et non couchée, que le biberon soit à l’horizontal et que la tétine ne soit pas entièrement remplie de lait. 

  • Choisir une tétine adaptée

Il est important de pouvoir régler la vitesse de la tétine afin que bébé ne soit pas d’une part en difficulté pour avoir accès à son repas et d’autre part submergé par le débit du lait.

  • Faire faire le rot

N’hésitez pas à prendre votre temps pour que bébé fasse son rot et éventuellement ses gaz en fin de repas. Il est même parfois nécessaire et recommandé qu’une ou des pauses soient réalisées en cour de repas afin que bébé puisse les réaliser. 

  • Une position après le repas vertical 

La position allongée favorise les remontées alimentaires. Patience avant de placer bébé ainsi pour la sieste, gardez-le à bras ou munissez vous d’une écharpe de portage. 

  • Surélever la tête de lit ? Une balance bénéfice / risque à méditer !

La position proclive n’est pas sans risque. L’utilisation de différents moyens comme des cales sous la tête du lit, un oreiller ou une couette sous le matelas ou un cale-bébé pour surélever la tête de bébé entraîne un risque non négligeable d’enfouissement. 

Seul un angle de 40° aurait montré une diminution de l’inconfort de bébé. Cette position nécessite un dispositif adapté et sécuritaire après avis médical uniquement. 

  • Stopper le tabagisme passif 
  • Habiller bébé de façon confortable 

Il faut éviter tout ce qui pourrait comprimer l’abdomen de bébé et entraîner une augmentation de la pression intra abdominale et du relâchement du sphincter inférieur de l’œsophage. Exit les collants et jean serrés ! 

  • Épaissir le lait 

Plusieurs solutions existent pour augmenter la viscosité du lait. (Poudre épaississante, laits épaissis, laits AR) N’hésitez pas à en discuter avec votre médecin, pédiatre ou pharmacien. 

  • Le temps 

Les symptômes disparaissent spontanément vers l’âge de 2 ans chez la plupart des enfants. 

Si toutefois aucune de ces mesures ne fonctionnent et que votre enfant présente des signes pouvant faire évoquer une complication, n’hésitez pas à en discuter avec votre médecin ou pédiatre habituel qui vous prescrira les traitements adaptés à la situation. 

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7- Les solutions naturelles pour soulager le RGO du nourrisson

A- Homéopathie : dès la naissance  
  • Asa foetida 7-9CH : reflux avec spasmes œsophagiens et une déglutition bruyante> Les rots sont difficiles et explosifs avec ballonnements et flatulences ou bruits de ventre. Le bébé rumine avec une mastication constante.
  • Nux vomica 7-9CH : bébé gros mangeur et qui mange vite, colérique qui serre les poings. Reflux immédiat après le repas avec ballonnements et/ou constipation.
  • Antimonium crudum 7-9CH : bébé glouton, boulimique qui ne sait pas s’arrêter, avec une langue chargée. Bébé grognon avec des rougeurs sur la peau
  • Aethusa cynapium 7-9CH : reflux tardif parfois 1h après avec vomissements en gros caillots de lait. Une maman très inquiète et souvent une intolérance aux protéines de lait de vache
  • Argentum nitricum 7-9CH : bébé agité, impatient et peureux avec diarrhée et éructation bruyante, souvent avec ballonnements
  • Arsenicum album 7-9CH : bébé fatigué, affaibli, soulagé par du chaud
  • Phosphorus 7-9CH : reflux avec régurgitations très liquides parfois sanglantes, bébé soulagé par du froid

Faire fondre 10 granules par jour de la souche homéopathique (ou plusieurs souches) qui correspond le mieux à bébé dans 50 ml d’eau et lui donner à boire régulièrement dans la journée par petite gorgée avant la tétée ou le biberon. A renouveler chaque jour et à conserver au frigo. (choisir le caractère ou le symptôme le plus dominant si vous ne savez pas quelle souche prendre)

B- Aromathérapie (hydrolathérapie) : à partir de 1 mois  
  • Hydrolat de fleur d’oranger : antispasmodique et tonique digestif et calmant
  • Hydrolat de camomille noble : antispasmodique et émollient, adoucit les muqueuses digestives et calmant aussi
  • Hydrolat de mélisse : anti-reflux, anti-ballonnement et calmante

1 cuill à café de l’hydrolat de votre choix dans le biberon ou à donner à boire directement à bébé 1 à 3 fois par jour.

Choisir les hydrolats purs sans additif ni conservateur.

Massage du ventre de bébé dans le sens des aiguilles d’une montre, à distance des repas et à partir de 3 mois, la formule suivante :

  • 10 gttes d’huile végétale d’amande douce
  • 1 gtte d’huile essentielle de camomille romaine (noble)
  • 1 gtte d’huile essentielle de petit grain bigarade

Sans huile essentielle si bébé a moins de 3 mois

C- Gemmothérapie : à partir de 1 mois  

Bourgeon de figuier (existe sans alcool)

  • Si la maman allaite, c’est la maman qui prend les gouttes de bourgeons soit 10 -15 gouttes par jour directement en bouche, garder quelques secondes en bouche puis avaler soit 5 gouttes 3 fois /jour 15-20 min avant la tétée
  • Si pas d’allaitement donner à bébé directement dans la bouche de bébé 1 goutte avant le biberon et maxi 3 gouttes/jour sur quelques jours et stop.
D- Phytothérapie : à partir de 1 mois  
  • Le Lithothame en  poudre est une algue rouge qui devient blanche. Elle est sans odeur, sans goût et elle s’oppose à l’acidité tout en activant les enzymes digestives

>> mettre une cuillère à café dans un peu d’eau et donner à boire 1 ou 2 gorgées avant les tétées ou les biberons. Pensez aux tisanes comme eau pour diluer le biberon : tisanes de matricaire et/ou de guimauve par exemple >> antispasmodique, émolliente, cicatrisante des muqueuses et relaxante)

  • Les tisanes fenouil graines ou de mélisse feuilles : mettre une cuillère à café pour 30 cl d’eau et faire infuser 5 min et prélever une cuillère à café de l’eau de l’infusion et donner une fois refroidie à bébé avant et après la tétée ou le biberon.
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E- Micronutrition : dès la naissance  

Les probiotiques permettent de maintenir un microbiote équilibré et d’assurer une fonction intestinale et donc une bonne digestion. Ce sont les bonnes bactéries qui vont composer le microbiote intestinal et éviter la prolifération des bactéries pathogènes.

Ils sont recommandés en cas d’accouchement par césarienne (pas de transmission du microbiote maternel)

Pensez à choisir une formule spéciale bébé type Pediakid , 1 fois par jour le matin à jeûn sur 1 mois puis renouveler la cure ou en entretien 3 fois/semaine à mettre dans un peu d’eau ou une compote si diversification.

Il y a aussi des formules spéciales coliques du nourrisson si bébé se plaint de beaucoup de douleurs.

Uniquement si la maman allaite :

  • Elle peut prendre des enzymes digestives pour améliorer la digestion de bébé.
  • L’éviction des produits laitiers chez la maman peut améliorer la digestion de bébé

Article co-écrit en janvier 2022 par Marine Duquesne et Anh Nguyen

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