La maternité m’est apparue comme une évidence depuis toujours. Je savais que je voulais être mère. Lorsque j’ai appris que j’étais enceinte, une vague de joie m’a submergée.

J’allais enfin pouvoir devenir mère, donner tout mon amour à un être cher que j’ai créé et porté au creux de mon ventre pendant des mois, imaginer les traits de son doux visage, arriver à dessiner ses petits pieds, juste en fermant les yeux. Apprendre à partager mon corps durant ces quelques mois, voir les rondeurs apparaîtrent au fil des semaines, commencer à me projeter dans cette nouvelle vie qui m’attendait, à l’issue de cette grande aventure qu’est la grossesse.

Après la naissance de mon bébé, la sage-femme m’a demandé comment je souhaitais le nourrir ? J’ai naturellement demandé un biberon, qui sera par ailleurs donné par son papa.

Et pourquoi aurais-je dû l’être ? Car ce bébé je l’ai mis au monde avec force, je lui ai apporté tout mon amour, je l’ai veillé durant des nuits entières, je l’ai bercé au-delà de la fatigue. Et comme une mère, je pourrais lui céder ma vie si cela était une nécessité !

Je n’ai pas allaité mon bébé et je ne me sens pas coupable, car je suis une mère à part entière. J’ai passé de magnifiques moments avec mon bébé dans les bras, je lui ai donné son biberon, j’ai plongé mon regard dans le sien et nous nous sommes évadés l’un et l’autre, ensemble vers un lieu fait de magie et de douceur, nous avons vécus ces moments intensément.

Je n’ai pas allaité mon bébé et je ne me sens pas coupable, car je respecte celles qui nourrissent leur bébé quelle que soit la méthode : Aux seins, en tirant leur lait, en mixte, celles qui font uniquement la tétée de bienvenue, celles qui font des allaitements courts, celles qui font des allaitements longs, celles pour qui c’était tout simplement UNE évidence !

Je n’ai pas allaité mon bébé et je ne me sens pas coupable, car c’était MON évidence !