Cette étape d’observation au quotidien vous permettra d’être la personne qui connaît le mieux votre petit bout et ce dès ses premières heures de vie. Avant les repas vous saurez rapidement reconnaître les signes de faim. Avant même les pleurs, bébé peut s’agiter, mettre les mains en bouche, tirer la langue, parfois mordre, soupirer, gazouiller… surtout si sa dernière prise alimentaire remonte à plusieurs heures. Lorsque vous lui présenterez la nourriture il vous confirmera alors rapidement son intérêt. Attention cependant au bébé débutant qui a un peu attendu, a trop faim et n’est plus capable de se concentrer pour s’alimenter de façon autonome. Il vaut mieux alors proposer une texture lisse, un biberon ou une tétée et reporter le repas solide à un moment plus calme.

A la fin du repas, vous apprendrez également progressivement à respecter les signes qui montrent la satiété. Il est tout à fait normal qu’au début votre enfant ne mange pas des quantités significatives de nourriture. Il découvre ! Si rapidement il détourne l’attention, il tourne la tête, il jette la nourriture par terre, ne la porte plus à la bouche, c’est qu’il a probablement atteint son quota d’exploration sensorielle pour le moment. Il sera toujours possible de lui proposer à nouveau sur un autre temps de repas. S’il repousse la nourriture avec sa langue et/ou recrache c’est probablement qu’il n’ a pas ou plus faim. Il sera important d’observer une évolution progressive au fil des semaines et de continuer à proposer en étant patient.

La seule personne capable de déterminer réellement si votre enfant a mangé en quantité suffisante c’est bien votre enfant. Il n’y a pas véritablement de portions exigibles par tranches d’âge car chaque enfant est unique et aucune règle ne s’appliquera inconditionnellement à tous concernant les quantités. Faites-lui confiance quand il vous fait comprendre ou vous dit qu’il n’a plus faim ou à l’inverse quand il manifeste le besoin de manger. À la différence de l’adulte qui mange par plaisir ou par pression sociale, l’enfant mange instinctivement quand il en ressent la faim et jusqu’à satiété. Ce qui peut troubler ce mécanisme naturel de régulation pourra se manifester par un déplaisir total de la nourriture, un désintérêt global, une courbe de croissance insatisfaisante, des problèmes de santé à répétition… En dehors de ces situations, il est normal que votre enfant ait un appétit fluctuant en fonction de ses journées.

Éviter les injonctions lorsque notre enfant ne mange « pas assez », à nos yeux, c’est souvent source de frustration au quotidien et cela peut rendre les moments de repas conflictuels. Sachez que les menaces, le chantage, la contrainte, ou la ruse (cacher un aliment dans un autre sans le dire), ou même le fait de le féliciter à outrance (« bravo tu as tout fini tu es le meilleur ») sont autant de méthodes à première vue anodines qui peuvent avoir des répercussions sur le long terme. En effet, ces comportements peuvent l’éloigner de ses propres sensations et lui faire perdre confiance en lui et en vous face aux aliments ou encore lui faire croire qu’il n’a d’intérêt à manger que pour vous faire plaisir.

Proposer un cadre de repas adéquat dès le début de la diversification, pour conforter votre enfant dans son mécanisme d’auto régulation, il sera important de lui offrir des conditions de repas adéquates, c’est-à-dire un moment de repas à table, avec les membres de la famille, confortablement installé et exempt d’écrans par exemple. S’adapter à lui c’est trouvé l’installation qui le rendra confortable et l’environnement qui lui conviendra au mieux, chaque enfant est unique. Pourvoir lui faire confiance sur les quantités demande également de lui permettre de goûter à plein de saveurs différentes, d’explorer une multitude de textures adaptées à ses capacités et de proposer des aliments répondant à ses besoins nutritionnels, afin de multiplier les occasions pour lui de trouver ce dont il a besoin dans la nourriture.

Acceptez que votre enfant traverse une période d’exploration où les quantités ingérées seront certainement inférieures à vos attentes. Essayez d’analyser les goûts, les couleurs, les textures qui lui plaisent ou non pour les présenter sous d’autres formes. Il lui faudra goûter jusqu’à 20 fois avant d’avoir un avis tranché sur un aliment. Pensez également que c’est en vous voyant prendre du plaisir à manger qu’il en fera de même. Par le mimétisme mais aussi par le jeu, il prendra encore davantage de plaisir à table. Pour toutes ces raisons, la DME est un superbe outil pour accompagner votre enfant vers le plaisir de manger.