Comment refaire goûter un aliment non apprécié par son bébé

Comment refaire goûter un aliment non apprécié par son Bébé ?

Pas toujours simple d’inviter son bébé, enfant, à remanger un aliment qu’il n’avait semble t’il pas apprécié. Comment gérer les « j’aime » « je n’aime pas » de nos apprentis goûteurs ?

1 - Mon enfant grimace quand il goûte

Tout d’abord, il est bon de savoir que les grimaces associées à la découverte de l’aliment ne sont pas toujours des grimaces de dégoût. Elles sont souvent propres à chaque saveur (amer, acide, salé…) et c’est généralement la même grimace pour la même saveur.

70% des enfants d’âge préscolaire sont des hyper-goûteurs. C’est-à dire qu’ils ont plus de papilles gustatives, ce qui les rend plus sensibles à certains composants amers (notamment ceux présents dans les légumes).

Ensuite, il est bon de chercher ce qui ne plait pas dans l’aliment afin de pouvoir imaginer des idées pour le re proposer. Nous-même, adultes, nous avons des aliments que nous aimons de telle façon et pas d’une autre avec des préférences pour certains légumes ou certains fruits.

Certains aliments pourront aussi être acceptés à certains moments et refusés à d’autres sans raison apparente. Et c’est tout à fait normal. Dans ce cas, on continue à présenter le répertoire alimentaire familial avec patience et sans pression.

2 - Commencer en proposant l’aliment sous sa forme la plus naturelle

Dans un premier temps, il est toujours pertinent de proposer l’aliment sous sa forme la plus naturelle et brute. Ensuite nous pouvons le présenter avec une autre texture et/ou avec d’autres saveurs.

Par exemple, la courgette peut être proposée dans un premier temps sous sa forme naturelle en bâtonnet, cuite à la vapeur. Je laisse mon enfant découvrir avec les mains et mettre ou non à la bouche de façon autonome.

Si la première fois, ce n’est pas une réussite, pas de panique ! Il faut parfois plus d’une dizaine de présentations pour que l’aliment soit accepté.

Le choix du timing est également important. Un enfant fatigué ou qui a tout simplement très faim n’aura pas la même disponibilité pour découvrir un nouvel aliment. Je pourrai lui proposer une seconde fois et à un autre moment plus propice.

3 - Ensuite, soyez créatif

Un aliment peut être présenté sous de multiples formes : en galette, en röstis, dans une crêpe ou une gaufre, sur une pizza, dans une soupe, un smoothie ou une glace… Les possibilités sont grandes et la texture ne sera jamais la même.

Mais attention, l’idée ici n’est pas de dissimuler les aliments. Informez toujours votre enfant sur ce qu’il mange et selon son âge, faites le participer à la préparation. Cuisinez un aliment peu apprécié permet de se familiariser et de découvrir toutes ses caractéristiques.

Avant d’être goûté et avalé, un aliment doit être découvert avec tous ses sens. Invitez son enfant à « découvrir » (et non « goûter »), lui permet d’apprivoiser l’aliment étape par étape pour ensuite être apprécié. On regarde, on sent, on écoute, on manipule, on touche pour ensuite porter vers les lèvres puis mettre en bouche. Et pour faciliter la mise en bouche sans crainte, permettez toujours à votre enfant de recracher.

4 - Aussi, vous avez la possibilité d’associer certains aliments

Pourquoi ne pas accorder la courgette à d’autres légumes ou des épices pour faire varier son goût naturel ? Un peu de curry ou de fromage ail et fines herbes dans une purée de courgette ; des courgettes mixées en pesto avec du basilic ou un bâtonnet de courgette trempé dans une sauce au yaourt.

Certains aliments peuvent « plonger dans une piscine » : guacamole, houmous, yaourt, tzatziki… Les trempettes permettent de rendre le repas plus fun.

Vous pouvez également jouer sur les couleurs et sur la présentation des aliments avec une forme rigolote ou faire du foodart pour amuser bébé ! Manger l’oreille d’un lapin en légumes ou les pattes d’une araignée raisin, c’est vraiment amusant.

Si vous identifiez un aliment devant lequel bébé fait la tête, vous pouvez aussi l’associer ou l’intercaler avec un « aliment copain » (aliment très apprécié par l’enfant). Votre enfant sera rassuré par la texture qu’il connaît bien et pourra accepter plus facilement un autre aliment.

5 - Ne jamais forcer son enfant à manger

Il est important également d’inviter votre enfant à « découvrir » l’aliment (et non « goûter »), et de ne pas insister. Forcer son enfant à manger ne fera que renforcer le sentiment d’insécurité à table. Manger est un apprentissage qui se fait progressivement, au rythme de l’enfant en écoutant ses besoins avec bienveillance.

Et n’oubliez pas que vous êtes le principal modèle de votre enfant. Pour donner envie de regoûter à un aliment, montrez à votre enfant que vous prenez du plaisir à le manger.

Gardez en tête, qu’aucun aliment ne doit être diabolisé ou surinvesti. Chaque parent souhaite que son enfant mange de tout et de façon équilibrée, mais exiger que son enfant termine ses légumes tout en limitant son accès aux aliments sucrés par exemple, crée une hiérarchie entre les différents aliments qui n’aide pas l’enfant à manger de façon intuitive.

Faites confiance à votre enfant et regardez à long terme quelles sont les stratégies qui vont aider votre enfant à développer une relation saine avec la nourriture et une image du corps positive.